Réjeanne Padovani (1973)
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Le mafioso montréalais Vincent Padovani (Jean Lajeunesse, La Grenouille et la baleine) a consacré des années à se bâtir un empire du crime diversifié, fondé sur des intérêts commerciaux « légitimes » et soutenu par des relations politiques illicites. Après avoir obtenu un contrat gouvernemental très médiatisé relatif à une nouvelle autoroute provinciale pour son entreprise de construction florissante, Vincent organise un opulent souper privé pour remercier ses nombreux co-conspirateurs, dont le maire de Montréal (René Caron, Confiance aveugle) et une foule d’autres personnes haut placées. Mais lorsque la soirée dérape — notamment en raison de la présence de la presse à la porte de la résidence Padovani, d’une manifestation imminente contre cette construction et, surtout, de la réapparition soudaine de Réjeanne, l’ancienne épouse de Padovani (Luce Guilbeault, La Maudite galette) — les hommes de main de la mafia et les flics corrompus au service de Vincent sont appelés en renfort pour une longue soirée sanguinaire afin de sécuriser coûte que coûte l’inauguration de l’autoroute.
Trois décennies avant qu’il remporte finalement l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Les Invasions barbares, Denys Arcand a entamé une longue carrière de réalisateur de films de fiction avec une trilogie informelle (La Maudite galette, Réjeanne Padovani et Gina) qui reste à ce jour encore l’un des points culminants du cinéma policier canadien. Porté par une distribution québécoise de premier plan — où plusieurs acteurs jouent des versions à peine voilées de politiciens et de gangsters réels — Réjeanne Padovani s’impose comme un réquisitoire grandiose et remarquablement acide contre la corruption omniprésente qui a su s’infiltrer dans tous les coins et racoins du Québec des années soixante-dix. Mélangeant la satire de La Règle du jeu et les intrigues mafieuses du Parrain, ce film propose l’un des autoportraits cinématographiques les plus incriminants du Canada.
Suppléments:
• Numérisé et restauré en 2K à partir du négatif 35 mm original par Éléphant - mémoire du cinéma québécois avec le son transféré et restauré à partir du mixage final magnétique original et de la piste optique.
• Commentaire audio de l’auteur et professeur Anthony Kinik
• Shooting Réjeanne (2023, 24 min) - Nouvelle entrevue avec le réalisateur Denys Arcand
• Nouvelles entrevues audio avec les acteurs Gabriel Arcand (10 min), Paule Baillargeon (11 min) et Céline Lomez (23 min)
• Bandes-annonces de La Maudite galette (1972), Réjeanne Padovani (1973) et Gina (1975) d’Arcand
• Livret comprenant une nouvelle entrevue avec l’auteur Peter Edwards (The Encyclopedia of Canadian Organized Crime)
• Pochette réversible
• Piste audio alternative en anglais
• Sous-titres en anglais SDH